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TRIBUNE. « Le monde entier doit savoir qu’en Iran les avocats sont emprisonnés »

33 avocats, juristes et médecins demandent la liberté pour Mohammad Najafi, avocat pacifiste et militant des droits humains et emprisonné en Iran.

Un collectif d'avocats, juristes et médecins , Mis à jour le
Manifestation de soutien aux Iraniens à New York, le 11 mars.
Manifestation de soutien aux Iraniens à New York, le 11 mars. REUTERS / © REUTERS/David 'Dee' Delgado

Privé de soins, au 47e jour d’une grève de la faim, la vie de Mohammad Najafi, avocat iranien emprisonné pour avoir exercé son métier, ne tient plus qu’à un fil. Nous, avocats et soignants, en France comme en Iran, exigeons sa libération immédiate.

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Avocats, nous avons juré d’exercer nos fonctions avec probité et humanité. Médecins, nous avons juré de tout faire pour soulager les souffrances et de protéger ceux dont la santé est en danger.

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Le sort de cet avocat pacifiste et militant des droits humains, arrêté et torturé pour avoir honoré son serment, nécessite une mobilisation immédiate de tous les humanistes.

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 La vie de cet avocat, détenu pour avoir honoré son serment, ne tient qu’à un fil 

33 avocats, juristes et médecins

Condamné neuf fois sur des chefs d’accusation fallacieux, Mohammad Najafi a été emprisonné à plusieurs reprises depuis quinze ans par le régime iranien. Il a, depuis la tristement célèbre prison d’Arak, dénoncé le mauvais traitement des nouveaux détenus, arrêtés dans le cadre du mouvement révolutionnaire qui a suivi l’assassinat de la jeune Mahsa Jina Amini et le début du mouvement inédit de contestation Femme Vie Liberté.

Procès inéquitable

C’est dans ce contexte qu’il a été inculpé, au terme d’un procès inéquitable, pour deux nouvelles infractions tandis que son état de santé continuait de se dégrader. Arbitrairement détenu et privé de soins, Mohammad Najafi a entamé une grève de la faim le 1er février pour protester contre le simulacre de son procès, organisé par une justice aux ordres, et contre ses conditions inhumaines et dégradantes de détention.

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Sa vie est en danger. Il doit être libéré d’urgence et bénéficier d’un suivi médical. Dans son dernier courrier, Mohammad Najafi indique que son état de santé se dégrade (cœur, reins, diabète et tension artérielle) et dénonce l’absence de soins malgré les recommandations médicales des soignants de la prison.

Dans cette même lettre, il dénonce la manière selon laquelle une plainte pour moharebeh (« guerre contre Dieu »), passible de la peine de mort, a été déposée par le régime à l’encontre de son fils et de son avocat aux fins d’intimidation.

Mohammad Najafi est placé à l’isolement depuis le 21 septembre, pour avoir dénoncé les conditions de détention des autres prisonniers et l’assassinat d’un détenu durant sa garde à vue. Soumis à des actes odieux de torture psychologique et physique, il n’a cessé, y compris entre quatre murs, de défendre tous ceux qui ont eu besoin de son concours. Son combat nous inspire en même temps qu’il nous oblige à nous mobiliser.

Le monde entier doit savoir qu’en Iran les avocats sont emprisonnés, que la défense y est bâillonnée et que les soignants sont empêchés de porter assistance.

Pour Mohammad Najafi, pour tous les soignants empêchés de porter secours à leurs patients et arrêtés, pour tous les avocats emprisonnés en raison de l’exercice de leur profession, nous demandons une libération immédiate. Nous appelons plus largement à la mobilisation de l’ensemble de nos confrères dans le monde.

Les signataires 

1) Me Nasrine Soutoudeh, avocate iranienne, récipiendaire du prix Sakharov 2012 et du prix Nobel alternatif 2020

2) Me Jérôme Gavaudan, président du Conseil national des barreaux et de l’Observatoire international des avocats en danger

3) Me Julie Couturier, bâtonnière de Paris

4) Me Vincent Nioré, vice-bâtonnier du barreau de Paris

5) Me Bruno Blanquer, président de la Conférence des bâtonniers

6) Me Françis Szpiner, avocat et maire du 16ème arrondissement de Paris

7) Me Richard Malka, avocat, essayiste, romancier et scénariste

8) Professeure Tabassom Simon, cheffe de service pharmacologie à l’hôpital Saint Antoine

9) Docteur Yazdan Yazdanpanah, chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital Bichat

10) Professeur Reza Kianmanesh, chef de service de chirurgie viscérale au CHU de Reims

11) Professeur Nozar Aghakhani, neurochirurgien au CHU du Kremlin Bicêtre

12) Me Simon Dubois, président de la Fédération nationale des unions de jeunes avocats

13) Me Claire Dujardin, présidente du Syndicat des avocats de France

14) Me Emmanuel Raskin, président de l’Association des avocats conseils d'entreprises

15) Docteur Ramtin Taghavi, chirurgien-dentiste

16) Docteur Arshid Azarin, radiologue au groupe hospitalier Saint Joseph

17) Me Richard Sedillot, avocat, membre du collectif Iran Justice

18) Me Chirinne Ardakani, avocate, membre du collectif Iran Justice

19) Me Hirbod Dehghani-Azar, membre des collectifs Iran Justice et Justice4Iran

20) Me Saeid Dehghan , avocat

21) Arash Keykhosravi, avocat, prisonnier politique

22) Payam Derafshan, avocat, ancien prisonnier politique

23) Mehrangiz Kar, avocat, ancien prisonnier politique

24) Ramezan Haji Mashhadi

25) Hossein Raisi

26) Mohammad Oliyaiefard

27) Mohammad Moghimi

28) Hossein Ahmadi Niaz

29) Majid Pour Ostad

30) Manouchehr Tavasoli

31) Shirin Maleki

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