En Tunisie, évasion de cinq hommes impliqués dans des attaques « terroristes »

Parmi les évadés, un des islamistes soupçonnés d’avoir participé à l’assassinat du leader de gauche Chokri Belaïd, en 2013.

Chokri Belaïd, avocat tunisien et opposant politique au parti Ennahdha, avait été tué en 2013. © Chedly Ben Ibrahim/NurPhoto/AFP

Chokri Belaïd, avocat tunisien et opposant politique au parti Ennahdha, avait été tué en 2013. © Chedly Ben Ibrahim/NurPhoto/AFP

Publié le 31 octobre 2023 Lecture : 2 minutes.

Cinq individus, emprisonnés pour leur implication dans des attaques « terroristes » et considérés comme « dangereux », se sont évadés de la plus grande prison de Tunisie, a annoncé ce mardi le ministère de l’Intérieur. « L’administration de la prison de Mornaguia [près de Tunis] a indiqué que cinq individus dangereux, passibles de peines de prison liées à des affaires terroristes, se sont évadés de la prison à l’aube », a précisé le ministère qui a aussitôt diffusé leur identité et des photos.

Parmi les fugitifs figure Ahmed Melki, 44 ans, dit « le Somalien », impliqué dans des assassinats de politiciens de l’opposition. Interpellé en 2014, il a été condamné en 2017 à 24 ans de réclusion pour sa participation au meurtre, le 6 février 2013 à Tunis, de l’opposant de gauche Chokri Belaïd, revendiqué par des islamistes extrémistes.

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Cet assassinat avait choqué l’opinion publique tunisienne et déclenché une grave crise politique qui avait obligé le parti d’inspiration islamiste Ennahdha à céder le pouvoir, qu’il détenait depuis la révolution démocratique de 2011, à un gouvernement de technocrates. L’enquête ouverte sur l’assassinat de Chokri Belaïd et sur celui du député de gauche Mohamed Brahmi, le 25 juillet 2013,  n’est d’ailleurs toujours pas terminée 10 ans après les faits. Les deux hommes s’opposaient à la politique d’Ennahdha, parti alors dominant au Parlement et au gouvernement.

Compte tenu de la dangerosité des individus recherchés, le ministère tunisien de l’Intérieur a dit avoir « sensibilisé » toutes ses unités pour « intensifier les recherches dans le but de les arrêter dans les plus brefs délais ». Le ministère a aussi appelé « tous les citoyens » à signaler à la police toute information pouvant permettre de les retrouver.

Essor des groupes jihadistes

Après la révolte populaire de 2011 qui a causé la chute du dictateur Zine El Abidine Ben Ali, la Tunisie a connu un essor des groupes jihadistes qui ont compté des milliers de membres à l’étranger et dans le pays nord-africain. Des attaques en Tunisie ont fait des dizaines de morts parmi les touristes – à Sousse et Tunis en 2015 notamment – et les forces de sécurité.

Selon un rapport du Crisis Group datant de juin 2021, on comptait à l’époque, « sur environ 2 200 personnes emprisonnées en vertu de la loi antiterroriste de 2015, 160 individus condamnés pour avoir commis des violences jihadistes sur le territoire tunisien », au côté d’une dizaine de jihadistes tunisiens, extradés et rapatriés en Tunisie.

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(Avec AFP)

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