Israël promet de traquer le Hamas à Gaza « tout au long » de 2024

Alors que le conflit a déjà fait près de 22 000 morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, Tsahal « sera sollicité pour des tâches et des combats supplémentaires », a prévenu le porte-parole de l’armée israélienne.

Un homme fouille les décombres d’une habitation détruite par un bombardement israélien dans le camp de réfugiés de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 1er janvier 2024. © AFP.

Un homme fouille les décombres d’une habitation détruite par un bombardement israélien dans le camp de réfugiés de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 1er janvier 2024. © AFP.

Publié le 2 janvier 2024 Lecture : 4 minutes.

La bande de Gaza a commencé l’année sous les bombardements, l’armée israélienne ayant affirmé que la guerre contre le Hamas palestinien se poursuivrait « tout au long » de 2024. Sur le terrain, des tirs d’artillerie et des frappes aériennes ont visé notamment les villes de Rafah et Khan Younès (sud) la nuit du Nouvel an, selon un correspondant. Ils ont fait, selon le ministère de la Santé du Hamas, au moins 24 morts.

Près de trois mois après le début du conflit, déclenché par une attaque d’une ampleur inédite menée le 7 octobre par le mouvement islamiste palestinien sur le sol israélien, le porte-parole de l’armée Daniel Hagari a annoncé le 31 décembre 2023 au soir que les réservistes feraient une pause afin de se préparer à des « combats prolongés ». L’armée « doit planifier à l’avance, car nous serons sollicités pour des tâches et des combats supplémentaires tout au long de cette année », a-t-il assuré.

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Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, qui s’est rendu le 1er janvier auprès de soldats dans la bande de Gaza, a de son côté assuré que les habitants des collectivités les plus proches du territoire palestinien, déplacées depuis l’attaque du 7 octobre, pourraient « bientôt » rentrer chez elles.

« Sans espoir »

Israël a juré de détruire le Hamas après l’attaque menée depuis Gaza par le mouvement, classé « terroriste » par Israël, les États-Unis et l’Union européenne, et qui a fait environ 1 140 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte réalisé à partir des derniers chiffres officiels israéliens. À Gaza, les opérations militaires israéliennes de représailles ont fait 21 978 morts, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, selon un nouveau bilan annoncé lundi par le ministère de la Santé du Hamas.

Dans la bande de Gaza, assiégée depuis le 9 octobre par l’armée israélienne et où 85 % de la population d’environ 2,4 millions de personnes a fuir les bombardements et les combats, la guerre a provoqué d’immenses destructions et un désastre humanitaire. La famine menace et la plupart des hôpitaux sont hors service. Le 31 décembre, environ 120 camions humanitaires sont entrés dans l’étroite bande de terre, mais l’aide est encore loin de combler tous les besoins.

« Les conditions de vie dans la bande de Gaza sont sans espoir », a déploré Mostafa Shennar, un vendeur de café de 43 ans, originaire de la ville de Gaza désormais réfugié à Rafah, qui évoque aussi la flambée des prix.

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Colonisation israélienne

Dans ce contexte, également marqué durant la nuit du réveillon par des tirs de roquettes sur Tel-Aviv, le ministre israélien de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, s’est dit favorable à une « solution encourageant l’émigration des habitants de Gaza », appelant au retour des colons juifs dans le territoire palestinien après la guerre. Le 31 décembre 2023 déjà, le ministre des Finances Bezalel Smotrich, un autre représentant de l’extrême droite au sein du gouvernement de Benjamin Netanyahu, avait tenu les mêmes propos.

Sur le plan politique, la Cour suprême a invalidé le 1er janvier 2024 une disposition-clé de la réforme judiciaire très controversée promue par le gouvernement de Benyamin Netanyahou – une décision fustigée par le ministre de la Justice Yariv Levin comme allant « à l’encontre de l’unité nécessaire pour le succès » des soldats israéliens contre le Hamas.

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Embrasement régional

Depuis une trêve d’une semaine ayant permis à la fin de novembre la libération de plus de 100 otages et l’entrée à Gaza d’une aide limitée, les appels à une pause dans les combats se multiplient, mais sans succès pour le moment, malgré des médiations menées notamment par le Qatar et l’Égypte.

Le conflit à Gaza fait par ailleurs craindre un embrasement régional. En Cisjordanie occupée, les violences se sont intensifiées depuis le début du conflit, l’ONG israélienne de défense des droits humains Yesh Din a annoncé que les actes de violence de colons israéliens contre des Palestiniens de Cisjordanie avaient atteint des niveaux record en 2023 et fait au moins 10 morts.

La guerre a aussi ravivé les tensions à la frontière entre le Liban et Israël, théâtre quasi quotidien d’échanges de tirs entre l’armée israélienne et le Hezbollah libanais, mouvement islamiste proche de l’Iran et qui soutient le Hamas. L’armée israélienne a dit avoir identifié et intercepté le 1er janvier plusieurs « objets hostiles » en direction de son territoire.

Ce même jour, un navire de guerre iranien est par ailleurs entré en mer Rouge, où les attaques des rebelles yéménites Houthis, proches de l’Iran, se sont multipliées ces dernières semaines contre des navires qu’ils estiment liés à Israël. Alliés d’Israël, les États-Unis patrouillent la zone avec d’autres pays au sein d’une coalition internationale pour protéger le trafic maritime des attaques des Houthis.

(avec AFP)

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