La nomination de Michelle O’Neill à la tête du gouvernement d’Irlande du Nord ouvre la voie à une réunification de l’île.
© PAUL FAITH / AFP
À elle seule, sa nomination marque déjà l’histoire. Désignée cheffe du gouvernement d’Irlande du Nord, ce 3 février, la vice-présidente du Sinn Féin, Michelle O’Neill, est la première républicaine à occuper le poste, ouvrant la voie à la réunification de l’île.
Deux ans après la victoire du parti nationaliste aux législatives, les unionistes conservateurs (DUP), qui plaident pour le maintien de l’Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni et bloquaient jusqu’ici le Parlement de Stormont, ont fini par se conformer au choix démocratique. Celle qui dirigera, avec un premier ministre adjoint du DUP, est issue d’une famille ouvrière engagée au sein de l’IRA.
Son père fut incarcéré, son oncle collectait des fonds et un de ses cousins fut abattu par l’armée britannique. Une lignée qui a forgé le destin de la nouvelle première ministre. Devenue mère à l’adolescence, Michelle O’Neill a juré de ne plus jamais être traitée comme une « pestiférée ». Grâce à la solidarité familiale, elle suit une formation de conseillère en droits sociaux avant d’être élue, en 2005, au conseil municipal de Dungannon, un siège qu’occupait déjà son père, puis au Parlement.
Elle grimpe rapidement les échelons puisqu’elle est nommée ministre de l’Agriculture en 2011, de la Santé en 2015, avant d’endosser le rôle de vice-première ministre en 2017. Loin des commentaires sexistes qui la dépeignent en marionnette des anciens de l’IRA, elle a su s’imposer comme l’incarnation de la génération entrée en politique après l’accord de paix du Vendredi saint, de 1998, qui mit fin à la guerre.
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