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Reportage

Israël: les arabes israéliens indignés par leur accès limité à l’esplanade des Mosquées pour le ramadan

C’est une décision qui ne fait pas l’unanimité, jusqu'au sein du gouvernement israélien. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu a décidé de restreindre l’accès pour les fidèles musulmans, y compris aux citoyens arabes israéliens, à l’esplanade des Mosquées de Jérusalem, troisième lieu saint de l’islam, pendant le mois de ramadan.

Le Dôme du Rocher sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, le 5 avril 2023.
Le Dôme du Rocher sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem, le 5 avril 2023. © Mahmoud Illean / AP
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Avec nos envoyés spéciaux à Rahat, Guilhem Delteil et Nicolas Benita

Chaque année, l'esplanade des Mosquées de Jérusalem attire des centaines de milliers de personnes au cours du mois de jeûne. Mais cette année, le nombre de fidèles autorisés à y pénétrer pourrait être limité. Le gouvernement israélien entend en effet imposer des limites d’âge, y compris pour les citoyens arabes israéliens. Jamais ces restrictions n’avaient concerné les détenteurs de la nationalité israélienne. Et cette décision suscite un vif mécontentement de leur part.

Café et sodas posés devant eux, chicha aux lèvres, un groupe de jeunes déplore la décision du gouvernement israélien de restreindre l’accès à l’esplanade des Mosquées. « Je voudrais y aller, confie l’un d’entre eux âgé de 24 ans. Mais la décision me l’interdit. Pendant le ramadan l’année dernière, j’y suis allé tous les vendredis. »

« C’est un gouvernement raciste »

Beaucoup d’entre eux ont pour habitude d’aller prier à Jérusalem. Et cette limite d’âge ne passe pas. « Pourquoi seulement les plus de 50 ans ? », s’interroge un second. « Pas les 40 ans, les 30 ans, les 25 ans ? Quelle est la différence ? » Aux interrogations succèdent l’indignation. « Nous sommes de ce pays. Nous sommes nés en Israël, nous vivons ici. Nous avons des droits aussi ! » éructe un troisième. « Personne ne veut causer de problèmes. Nous voulons juste aller à al-Aqsa, lire le Coran et revenir à la maison. La plupart des musulmans sont heureux comme ça. »

Le ramadan commence dans un peu plus de deux semaines. Et certains espèrent encore un revirement. « S’il y a un changement de décision, j’irais à al-Aqsa. J’espère qu’ils changeront d’avis », confie le premier. Mais le contexte politique actuel rend Atta Qeshaleh, un quadragénaire lui aussi habitant de la ville, moins optimiste. « C’est un gouvernement raciste. Ça va lui être difficile de changer de décision » juge-t-il. « Mais ça pourrait être pire » ajoute-t-il.

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