Après l’attaque du Hamas contre Israël, les crimes racistes ont explosé en France

Dévoilées ce 20 mars, les statistiques du ministère français de l’Intérieur révèlent une forte hausse des actes racistes dans l’Hexagone, en particulier fin 2023. Une évolution liée pour une bonne part à la guerre à Gaza, estime Paris.

Marche pour la liberté, l’égalité et la fraternité, contre la loi Darmanin sur l’asile et l’immigration, à Paris, le 21 janvier 2024. © Henrique Campos / HANS LUCAS via AFP

Marche pour la liberté, l’égalité et la fraternité, contre la loi Darmanin sur l’asile et l’immigration, à Paris, le 21 janvier 2024. © Henrique Campos / HANS LUCAS via AFP

Publié le 20 mars 2024 Lecture : 2 minutes.

Les crimes ou délits à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux ont augmenté de 32 % en 2023 par rapport à 2022 en France, dans un contexte de fortes tensions au Moyen-Orient, dévoile, ce 20 mars 2024, un rapport du service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI). Au total, en 2023, la police et la gendarmerie nationales ont enregistré « près de 15 000 infractions commises en raison de l’ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion sur l’ensemble du territoire français, dont 8 500 crimes ou délits », note le SSMSI, avec « une nette accélération en fin d’année ».

Le nombre d’actes antisémites enregistrés a fait un bond dans l’Hexagone depuis les attaques du Hamas contre Israël, le 7 octobre. Lors du dernier trimestre, le nombre de crimes et délits enregistrés a doublé « par rapport à la même période de 2022 », développe le rapport.

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Dans le détail, « cette hausse s’observe plus précisément à partir d’octobre, avec un palier d’infractions se maintenant au même niveau élevé en novembre, avant de retomber en décembre », poursuivent les auteurs. En janvier, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avait indiqué que le nombre d’actes antisémites recensés dans le pays avait été multiplié par quatre en un an, passant de 436 en 2022 à 1 676 en 2023, avec une « explosion » après le 7 octobre. Néanmoins, le service de statistiques de la Place Beauvau ne précise pas si les actes commis sont antichrétiens, antimusulmans ou antisémites.

Seulement 4 % des victimes portent plainte

Du côté des contraventions, la hausse est plus faible (+4 %), passant de 6 134 à 6 376. Comme chaque année, « les provocations, injures et diffamations constituent la grande majorité de ces infractions » à caractère raciste, xénophobe et antireligieux.

Les hommes, les personnes âgées de 25 à 54 ans et les étrangers ressortissants d’un pays d’Afrique sont surreprésentés parmi les victimes. Parmi elles, seulement 4 % portent plainte. Or, selon l’enquête de victimation « Vécu et ressenti en matière de sécurité (VRS) », près de 800 000 personnes de 18 ans et plus vivant en France métropolitaine déclarent avoir été victimes d’une atteinte « à caractère raciste » en 2021, soit 1,6 % de la population majeure.

C’est à Paris que ces crimes et délits sont le plus souvent commis, avec un taux près de trois fois supérieur à la moyenne nationale. Mais « les infractions commises à Paris ne concernent pas seulement la population résidente, ce qui peut conduire à y surestimer le taux de victimes enregistrées », tempère le rapport. Après la capitale, le Bas-Rhin et les Alpes-Maritimes sont les deux départements les plus touchés.

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Parmi les 4 200 personnes mises en cause pour racisme, xénophobie ou actes antireligieux, plus de la moitié ont entre 25 à 54 ans.

(Avec AFP)

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