Pendant deux semaines, l’ex-photographe de 38 ans, poursuivi pour 17 viols et agressions sexuelles, avait nié toute relation non consentie, se présentant seulement comme un salaud « égoïste et abject ». La cour criminelle de Paris n'a pas cru à cette "thèse", et l'a condamné vendredi soir à 18 ans de prison.
Veste beige et chevelure bleue décolorée, Rita (1) est la dernière des 17 victimes présumées de Salim B. à venir déposer, mercredi 27 mars, devant la cour criminelle de Paris, qui juge depuis deux semaines cet ex-photographe de 38 ans pour viols et agressions sexuelles.
Née au Chili, la comédienne et chanteuse est présente depuis le début de l’audience sur les bancs des parties civiles. À 36 ans aujourd’hui (28 au moment des faits), elle est la plus âgée des jeunes femmes qui ont porté plainte contre Salim B, la dernière aussi à avoir subi, à la mi-octobre 2016, ce que l’avocat général Philippe Courroye a qualifié de « mode opératoire très rodé, sournois, compulsif », d’« hameçonnage organisé », juste avant que l’intéressé ne soit (enfin) placé en garde à vue, puis en détention provisoire, après la quatrième plainte déposée contre lui.
Le rendez-vous bascule après deux shots de vodka
Tendue, au bord des larmes, Rita explique à la barre avoir « attendu ce procès pendant huit ans. C’est un moment très important pour moi ». Son récit coche presque toutes les cases de ceux déjà délivrés par ses sœurs d’infortune, elles aussi tombées dans le piège de ce « Don Juan » des applis de rencontres, qui ne se contentait pas de « séduire ».
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