Ce sont les images les plus précises du cerveau humain, et surtout celles qui ont été obtenues le plus rapidement avec ce degré de détail. L’imagerie médicale fait un bond en avant avec le projet Iseult, qui est présenté comme le scanner IRM le plus puissant du monde. Il est français.

Une « avancée majeure », et surtout un « espoir immense pour l’étude de notre santé. » Ce sont par ces mots que le président de la République a salué le 2 avril 2024, sur X (ex-Twitter) la publication des premières images d’Iseult, le scanner d’imagerie par résonance magnétique (IRM) le plus puissant du monde à ce jour.

C’est aussi l’aboutissement d’un projet de recherche et développement qui a mis pas moins de deux décennies à voir le jour, sous l’égide du Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). En octobre 2021, Iseult avait commencé à faire parler de lui lors de la publication de premiers clichés révélant la structure interne d’une citrouille.

Imagerie extrême du cerveau humain

Deux ans et demi plus tard, la cucurbitacée a cédé sa place au cerveau humain dans les visuels communiqués par le CEA. La résolution de l’image est sans commune mesure avec les performances courantes des scanners IRM. Avec Iseult, il est possible de remarquer des détails inédits au cœur de la boîte crânienne — qu’il s’agisse de l’activité du cerveau, son anatomie, ou bien ses connexions.

Pour mesurer le bond en avant que permet Iseult, il faut considérer l’intensité du champ magnétique. Celle-ci s’exprime en tesla, en référence au physicien serbe Nikola Tesla. D’ordinaire, un scanner IRM d’un centre hospitalier opère de 1,5 à 3 teslas. C’est déjà 500 000 fois plus élevé que le champ magnétique terrestre.

Avec Iseult, on passe à 11,7 teslas. À ce niveau, il ne faut que 4 minutes à ce scanner pour obtenir une image aussi fine. Il serait « théoriquement » possible de réaliser la même chose avec un matériel classique dans un hôpital, observe le CEA, mais cela prendrait « plusieurs heures. » Irréaliste pour les patients.

Iseult IRM CEA
Trois niveaux de détails, en fonction du degré d’intensité du champ magnétique provenant de l’IRM. // Source : CEA

L’IRM est une technique d’imagerie médicale non invasive, qui permet de voir à l’intérieur du corps sans l’ouvrir. Pour cela, elle mobilise le principe de la supraconductivité à basse température — c’est d’ailleurs dans ce secteur que des espoirs importants étaient apparus avec le matériau LK-99, avant de retomber rapidement.

En matière de médecine cérébrale, Iseult ouvre une perspective de détecter plus efficacement des « signaux faibles », de mieux poser un diagnostic et, donc, de mieux prendre en charge les patients et les patientes. Sont mentionnées les maladies de Parkinson et d’Alzheimer, mais aussi d’autres afflictions neurodégénératives.

Découvrez les bonus

+ rapide, + pratique, + exclusif

Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.

Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci

Il y a une bonne raison de ne pas s'abonner à

Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.

Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :

  • 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
  • 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
  • 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.

Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.

S'abonner à Numerama+

Vous voulez tout savoir sur la mobilité de demain, des voitures électriques aux VAE ? Abonnez-vous dès maintenant à notre newsletter Watt Else !