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« Alcoolisation », « troubles » : à Amiens, les SDF n’auront plus le droit de mendier en journée

La mairie d’Amiens a passé un arrêté interdisant la mendicité en journée dans près d’une trentaine de rues, entre le 1er mai et le 30 août.
Par L. P.
Temps de lecture: 2 min

Les sans domicile fixe ne sont plus les bienvenus au centre-ville d’Amiens (Somme). La maire Brigitte Fouré (UDI) a signé un arrêté le jeudi 25 avril interdisant dans certains secteurs la mendicité, rapporte Le Courrier Picard. La mesure porte du 1er mai jusqu’au 30 août inclus, du mardi au samedi, entre 8 heures et 20 heures, dans un peu moins de 30 rues et places de l’hypercentre de la ville.

Selon la mairie, cet arrêté fait suite à des plaintes de commerçants. « La mendicité dans les rues de l’hypercentre d’Amiens, aux abords des commerces, de manière continue et statique, constitue une occupation abusive du domaine public de nature à causer des troubles à l’ordre public en générant des attroupements avec parfois de l’alcoolisation », décrit l’arrêté.

Crainte d’héberger les SDF parisiens

Mais selon Libération, la municipalité d’Amiens dit craindre une arrivée massive de SDF chassés de Paris pendant les Jeux olympiques. Le maire d’Orléans s’était plaint, il y a quelques semaines, d’avoir vu des bus entiers de sans-abri et de sans-papiers débarquer dans sa ville, sans qu’il soit prévenu. Des sas d’hébergements temporaires pour les migrants ont été créés par le gouvernement dans dix régions l’année dernière pour réduire la présence de SDF à Paris, avait révélé Le Monde. Un examen de leur situation administrative est alors censé être réalisé. Le gouvernement avait démenti avoir amplifié les transferts à l’approche de JO.

Contestation

Début avril, à Amiens, une centaine de personnes s’étaient rassemblées devant l’hôtel de vile pour contester le projet d’interdiction de la mendicité. La Ligue des droits de l’Homme avait annoncé vouloir saisir la justice en cas d’application. De tels arrêtés ont déjà été considérés comme illégaux par le Conseil d’État à Tours, Bayonne et Saint-Étienne ces dernières années.

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