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Gambie: appel à rejeter le projet de loi visant à légaliser l'excision

En Gambie où l'excision est interdite, depuis 2015, un député a déposé, début mars, un projet de loi pour que cette pratique soit à nouveau légale. Le Collectif des femmes africaines contre l’excision et les violence liées aux traditions a organisé, jeudi 2 mai, à Dakar, un rassemblement pour dire non à ce projet. 

Une femme devant une affiche appelant à l'abolition des mutilations génitales féminines (image d'illustration).
Une femme devant une affiche appelant à l'abolition des mutilations génitales féminines (image d'illustration). AFP - KAMBOU SIA
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Cette proposition de texte déposée par un député en Gambie est fermement rejetée par nombre d'associations et notamment par le Collectif africain contre l'excision.

Jointe par RFI, Mame Sira Konaté, secrétaire générale de ce Collectif appelle « à assiéger l’Assemblée gambienne contre les décisions criminelles à l’encontre de nos filles

« C'est un sentiment de peur qui nous habite parce que l’on se dit que, si on commence à perdre les acquis pour lesquels nos mamans se sont battues pendant plusieurs années, cela devient très dangereux pour nous. »

« On fait appel à toutes les forces vives pour la défense des causes de la femme »

« C'est aussi dire non, par des actes posés, à l'abrogation de la loi contre l'excision en Gambie. C’est également lancer une campagne de sensibilisation et préparer une caravane pour aller jusqu’en Gambie et, s’il le faut, faire un sitting.

« Mais la première chose que l’on voudrait faire, ce serait de convaincre le président de la République gambienne, Monsieur Barrow, de faire retirer cette proposition de loi parce que dans un hémicycle où on ne compte que quatre femmes, évidemment, nous sommes conscientes du fait que si jamais cette proposition de loi est votée, elle sera adoptée.

« Nous pensons aussi au Sénégal. La Gambie est bordée par le Sénégal et des familles sénégalaises pourraient aller en Gambie et faire exciser leurs filles. On fait appel à toutes les forces vives pour la défense des causes de la femme, à toutes les structures qui se battent contre les violences faites aux femmes et aux filles. »

D'après l'Unicef, en 2021, trois quarts des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi ces mutilations génitales, bien que la loi interdisant cette pratique ait été votée en 2015. Très décriée dans les milieux conservateurs et par les chefs religieux, cette même loi avait tout de même connu un début d'application concrète, en 2023. Des exciseuses avaient été condamnées à des amendes. 

Pour Fatou Diagne Senghor, une défenseure gambienne des droits humains, il s'agit aujourd'hui d'un retour de bâton. Elle voit, en effet, dans cette proposition de loi une réaction conservatrice. 

Pour le moment, le chef de l'État ne s'est pas encore officiellement prononcé. Si la loi est adoptée, la Gambie sera le premier pays au monde à revenir sur l'interdiction des mutilations génitales féminines. 

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