Le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, a fermement rejeté l’idée d’envoyer des troupes en Ukraine, affirmant qu’une telle initiative ne ferait qu’accroître les tensions.
« Notre position reste inchangée : nous avons toujours dit qu’il fallait aider l’Ukraine de toutes les manières possibles, et c’est ce que nous faisons. Mais nous avons toujours exclu une intervention militaire directe de nos troupes », a déclaré M. Crosetto dans une interview accordée au Corriere della Sera samedi (4 mai).
Le ministre a critiqué le président français Emmanuel Macron pour avoir réitéré à la fin de la semaine dernière qu’il n’excluait pas d’envoyer des troupes en Ukraine, remettant en question leur objectif et mettant en garde contre une nouvelle escalade du conflit.
Les remarques d’Emmanuel Macron ont suscité un débat houleux dans les cercles de l’OTAN, en particulier parmi les alliés clés tels que l’Allemagne et les États-Unis, qui se sont également fermement opposés à cette idée.
« Je ne juge pas le président d’un pays ami comme la France, mais je ne comprends pas le but et l’utilité de ces déclarations, qui augmentent objectivement les tensions », a ajouté le ministre de la Défense.
M. Crosetto a réitéré l’engagement de l’Italie à aider Kiev par la voie diplomatique, mais a détaillé les contraintes juridiques auxquelles l’Italie est soumise, expliquant que sa constitution interdit toute intervention militaire directe à moins qu’elle ne soit mandatée par le droit international, comme une résolution de l’ONU.
« L’intervention envisagée en Ukraine ne s’inscrirait pas dans ce cadre et déclencherait une nouvelle spirale de conflit qui ne profiterait pas aux Ukrainiens. En bref, les conditions d’une implication directe de notre part ne sont pas réunies », a-t-il poursuivi.
Alors que l’Italie a apporté un soutien sans faille à l’Ukraine depuis le début de l’invasion russe en février 2022, M. Crosetto penche en faveur d’une approche diplomatique pour résoudre le conflit, craignant qu’une nouvelle escalade ne serve les intérêts d’aucune des parties.
Il a également souligné la nécessité d’intensifier les efforts diplomatiques, notamment en faisant pression sur l’ONU et sur le président russe Vladimir Poutine, voire en recourant à la médiation du Vatican, afin de parvenir à un cessez-le-feu.
