"Le mouvement sera extrêmement suivi : 80% des adhérents de la FHP" ont déjà fait part aux ARS "de leur ferme intention de se mettre en grève", a assuré le président de la FHP Lamine Gharbi, lors d'une conférence de presse conjointe avec plusieurs syndicats représentatifs de médecins libéraux. Et d'ici les prochains jours, "les 100% seront atteints", a-t-il ajouté.
Une suspension totale et reconductible de toutes leurs activités
Les cliniques privées ne décolèrent pas depuis que le gouvernement a annoncé sa décision de ne revaloriser que de 0,3% de leurs tarifs 2024, alors que ceux des hôpitaux publics augmenteront de 4,3%.
Elles ont prévu une "suspension totale et reconductible" de leurs activités - y compris les urgences - à partir du lundi 3 juin.
Ces dernières semaines, des "échanges" ont eu lieu avec le ministère délégué à la Santé, mais "il y a un blocage idéologique" au détriment de l'hospitalisation privée, a déploré M. Gharbi.
La dette du secteur privé s’approche du milliard d’euros de déficit
Il n'y a aujourd'hui "ni engagement ferme du gouvernement à revoir la copie" ni "calendrier précis", le ministère disant seulement qu'il va "réfléchir" en vue d'un éventuel accord à l'été, a-t-il détaillé.
La FHP demande "toujours la même chose : 500 millions d’euros supplémentaires sur 2024 afin d’obtenir la même enveloppe" que le secteur public, a rappelé M. Gharbi.
Sans cette rallonge, le déficit de la branche privée atteindra rapidement "800 millions d'euros", a-t-il averti.
Cinq des six syndicats représentatifs des médecins libéraux (Avenir Spé-Le Bloc, CSMF, UFML-S, SML, FMF) soutiennent ce mouvement.
Un mouvement qui ne sera pas sans conséquence
Ils craignent la disparition de services et établissements déficitaires et donc de leur "outil de travail". Ils sont aussi insatisfaits des propositions de l'Assurance maladie dans le cadre de leurs propres négociations tarifaires, censées s'achever ce vendredi.
D'ici le 20 mai les patients seront avertis de la déprogrammation de leurs opérations et consultations, et dès le 1er juin, les urgences seront "transférées vers l'hôpital public", a rappelé le co-président d'Avenir Spé-Le Bloc, Philippe Cuq.
"Ce mouvement sera extrêmement dur et dangereux" car "si on ferme l’ensemble des établissements privés, dans l’heure qui suit l’hôpital public ne pourra pas faire face", a averti le président de l'UFML-S, Jérôme Marty.