Ce samedi 20 mai, à Milan, ils étaient dix fois plus nombreux que prévu. 100 000 personnes ont défilé dans les rues en affirmant : “Nous ne construirons pas de murs !”. Une information que le Corriere della Sera a choisi de mettre en une avec cette impressionnante photo.
Cette marche pour les migrants a été organisée à l’initiative du maire de Milan Beppe Sala, après la polémique qui a suivi l’agression au couteau de deux policiers par un jeune Italo-Tunisien radicalisé. Les manifestants réunis dans la capitale de la Lombardie (la région qui accueille le plus de migrants en Italie) réclament une meilleure politique d’accueil.
Ils ont brandi des morceaux de couverture isotherme, “agités comme des drapeaux, pliés pour en faire des chapeaux, des bandanas, des rubans, des foulards, des couronnes, des bracelets selon l’imagination des manifestants… comme pour transmettre l’espoir que ces feuilles qui semblent faites d’or et d’argent ne servent plus de linceuls pour les désespérés qui se sont embarqués sur des radeaux de fortune”, écrit le quotidien de Milan, qui note aussi quelques tensions en marge du cortège avec des opposants à la politique d’accueil prônée par la manifestation.
Plusieurs personnalités politiques, et notamment des maires de la région, étaient présentes dans le défilé, qui “restera comme le plus grand événement en Italie au cours des vingt dernières années sur la question de l’immigration”, a commenté le conseiller aux affaires sociales Pierfrancesco Majorino.
À l’issue de la manifestation, le Premier ministre Paolo Gentiloni a quant à lui tweeté : “Merci Milan, sûr et accueillant.”
Depuis le début de l’année, rappelle l’AFP, l’Italie a vu arriver plus de 46 000 migrants sur ses côtes, soit une hausse de plus de 30 % par rapport à la même période l’année dernière. Parallèlement, au moins 1 244 personnes ont trouvé la mort cette année au large de la Libye, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Fondé en 1876, le premier quotidien italien mentionne toujours “della sera” (“du soir”) dans son titre, alors qu’il sort le matin depuis plus d’un siècle. Sérieux et sobre, le journal a su traverser les vicissitudes politiques en gardant son indépendance.
Dès sa naissance, le Corriere s’est affirmé comme le porte-parole de la bourgeoisie industrielle du Nord. Son format, très grand pour un quotidien moderne, participe à cette image de sérieux et de tradition. Il appartient à RCS Mediagroup, racheté en 2016 par l’homme d’affaires Urbano Cairo, qui possède également la chaîne La7.
Comme les autres journaux nationaux italiens, sa diffusion a connu ces dernières années une forte baisse, mais il reste en tête du classement.
Le journal est accompagné d’une multitude de suppléments dont Sette (vendredi), Io Donna (féminin du samedi) et La Lettura (dimanche).