“Les Kiwis commencent à rendre volontairement leurs fusils semi-automatiques.” Ni le New Zealand Herald ni le reste de la presse néo-zélandaise ne cite de chiffres, et il est trop tôt pour savoir si la tendance durera. Mais quelques jours seulement après l’attentat de Christchurch, plusieurs internautes racontent avoir remis leurs armes aux autorités.

“Jusqu’à aujourd’hui, j’étais un des Néo-Zélandais qui possèdent une arme semi-automatique, écrit sur Twitter un fermier de Masterton, dans le sud-est de l’île du Nord. […] Nous n’en avons plus besoin dans notre pays.” John Hart accompagne son message d’une photo du formulaire qu’il a eu à remplir en déposant son arme au commissariat. “Je n’ai vraiment eu qu’à signer et à tendre mon arme”, se félicite l’agriculteur auprès du quotidien.

“Notre loi sur les armes va changer”, avait dit la Première ministre néo-zélandaise après l’attentat, rappelant que c’est en toute légalité que le terroriste Brenton Tarrant avait constitué l’arsenal grâce auquel il a tué 50 personnes.

Jacinda Ardern a promis d’annoncer des réformes dans les dix jours suivant le drame. Elle est déjà soutenue par des partis conservateurs jusque-là opposés à tout durcissement de règles qui n’ont pas évolué depuis 1992. Parmi les principales pistes évoquées, l’interdiction des armes semi-automatiques, capable de tirer un grand nombre de balles très rapidement, jusqu’ici accessibles à tout titulaire d’un permis âgé d’au moins 18 ans.

“Je tiens à rappeler que vous pouvez remettre votre arme à la police à tout moment, avait déclaré Jacinda Ardern samedi, citée par le journal australien The Mercury. J’ai vu que des gens le font déjà. J’applaudis cet effort et, si vous envisagez de rendre votre arme, je vous encourage à le faire.”

“J’ai détenu une arme pendant tente et un ans”, écrit sur Twitter un autre Néo-Zélandais, mais la remettre aux autorités “a été une des décisions les plus faciles que j’aie jamais eu à prendre”.

Jacinda Ardern “semble déterminée à faire ce que le Congrès américain n’a pas fait, c’est-à-dire agir”, écrit le New York Times dans un article qui interroge la culture des armes en Nouvelle-Zélande.