Dommage que vous ne suiviez pas ces conseils. Vous pourriez faire des miracles sur Tinder

Une capture d'écran d'une scène de la série télévisée américaine « Broad City », sur Comedy Central.

Une capture d'écran d'une scène de la série télévisée américaine « Broad City », sur Comedy Central. DR

Voici une méthode en 11 points pour vous fabriquer un profil Tinder parfait. Vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas.

Il n’est pas rare quand on flâne sur une appli de rencontres de tomber sur des profils vides.

Pas un mot.

Rien.

Alors que les chiffres montrent que cela réduit les chances de choper. C’est-à-dire qu’il est difficile d’avoir envie de rencontrer quelqu’un qui se tait ou dont on ne sait strictement rien. Sauf si c’est Pio Marmai ou Scarlett Johansson. Mais a priori, les petits lapins, no offense, mais vous n’êtes ni l’un ni l’autre (si tu me lis, Pio, écris-moi, je suis mobile et peux me déplacer).

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Que penser de cette fille qui s’est contentée d’un émoji ballon de foot en guise de description ? Ou de ce garçon de 45 ans qui non seulement a mis une photo de profil à l’envers mais en plus a rempli sa bio d’un sibyllin :

« Xxx »

Le combo fatal voulant clairement dire :

« Balek. J’avais méga la flemme. »

Auteure de « l’Amour sous algorithme » (Editions Goutte d’or), une enquête passionnante sur Tinder, Judith Duportail explique que c’est une erreur stratégique :

« Quand on rencontre quelqu’un dans la vraie vie, on se fait un avis en trois secondes. Sur Tinder, c’est pareil. »

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Mais encore :

« Souvent, on bâcle son profil alors que ça donne le ton de la conversation ensuite. Ça vaut le coup de se poser cinq minutes, sinon le temps passé sur l’appli est contre-productif. »

On s’est donc demandé ce qu’était un bon profil. Ou comment mettre toutes les chances de son côté. Voici la réponse en onze points.

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Des détails

C’est sot à dire mais vous n’êtes pas seul.e ici. Même si on l’oublie souvent, seul.e derrière son écran : nous sommes un visage parmi des milliers.

Conséquence, il est impératif de mettre en avant des aspects de sa personnalité originaux et précis. Par exemple, ça ne suffit pas vraiment de dire qu’on aime le sport ou le ski. Mieux vaut dire qu’on a pratiqué le ski de fond dans une combinaison années 1980 bleue et jaune fluo au Bourg-d’Oisans toute sa jeunesse.

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« Les chercheurs qui ont travaillé sur ces sujets disent que l’attirance fonctionne en écho avec des souvenirs personnels, il faut donc des détails pour que la personne en face puisse s’y accrocher », explique Judith Duportail.

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Mais pas de bavardage

Il y a des gens qui écrivent un roman et, franchement, qui trouve ça sexy ? Non parce que déjà, le désir se nourrit d’un peu de mystère et puis, si encore on était en train de lire du Beckett ou du Annie Ernaux, pourquoi pas ? Mais en général, le gros steak de mots dans la bio donne juste la sensation d’être plongé.e dans un cerveau fou.

Exemple avec cette jeune femme à l’air pourtant sympathique qui commence par dire qu’elle n’a pas le temps pour des rencontres et que c’est pour ça qu’elle écrit tout dans sa bio, qui poursuit ensuite en disant qu’elle n’aime pas les plans cul mais ajoute qu’en même temps, bah, c’est pas désagréable de dormir avec quelqu’un, qu’elle aime bien faire des blagues (elle le dit entre parenthèses, puis précise aussi qu’elle aime bien les parenthèses), et termine en indiquant qu’elle est myope, ce qui vraiment était très important.

Cette phrase était longue, hein ? C’est exactement la sensation qu’on a en lisant son profil.

Que ladite jeune femme concède dans un élan de lucidité, à la fin de sa biographie roman, que c’est beaucoup trop long ne change rien au problème. Le mal est fait. On a été oppressé.e et on s’est fait chier.

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Blagues

On vous épargne le grossier « femme qui rit, etc. » mais vous avez l’idée : l’humour est une arme de séduction massive.

Exemple avec ce jeune homme agressif mais très drôle.

Un profil Tinder

Un profil Tinder DR

(Bon, il se trouve qu’apparemment, c’est un fake, mais quand bien même, meilleure bio Tinder.)

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Ou pas

Mieux vaut ne pas tenter de blague du tout que d’essayer d’être drôle et échouer lamentablement. Flavie, une trentenaire qui n’a fait qu’un seul date (malgré une beauté incontestable et beaucoup de temps passé sur l’appli OkCupid), résume :

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« Quand tu vois deux cents fois le même profil, avec le même mec cool qui fait les mêmes blagues, c’est mort. »

Judith Duportail, elle, appelle cela « l’effet de répétition ».

C’est, par exemple, le fameux et lassant :

« On dira à nos enfants qu’on s’est rencontrés au musée. »

Dans les trucs un peu interdits, aussi : les blagues de daron. J’ai ainsi glané pour cet article un gênant :

« C’est un koala qui arrive, il comprend pas la situation, il dit : “Oooh, il se passe koala. »

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Rappelons aussi que, si tout se passe bien, la phase anale se termine vers 5 ans. Je ne félicite donc pas l’homme de 37 ans qui a jugé bon d’écrire en bio Tinder :

« Dis-toi que quand je suis sur Tinder, c’est que je suis au petit coin. »

Pas de négativité

Il est question ici de séduction. Or, que l’on trouve cela triste ou pas, il faut énormément de talent pour réussir à draguer en étant dark.

Ainsi, conseille Judith Duportail :

« Mieux vaut s’interdire les phrases négatives qui dégagent une mauvaise énergie. »

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A ce titre, les « je ne supporte pas », les « je ne veux pas » ou les listes comme celle-là : « No smoke, no drugs, no alcohol please » ont de quoi déprimer tout le monde, y compris quelqu’un qui ne fume pas, ne se drogue pas et ne boit pas.

Un bon profil propose plus qu’il ne recherche

En fait, plus globalement, on pourrait rappeler que (même si les applis tendent à le laisser penser) vous n’êtes pas au supermarché. Mieux vaut donc oublier les fréquents « je veux une relation sérieuse merci » ou les « je cherche quelqu’un pour partager de bons moments de tendresse ». Si vous vous demandez, oui, ce sont de vrais exemples.

L’idéal est de se contenter de parler de soi plutôt que de chosifier la personne en face ou, pire encore, de lui faire passer des tests.

Flavie se rappelle ainsi d’un jeune homme qui avait écrit au début de sa bio :

« 2 + 2 x 2 résous cette équation avant toute chose. »

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J’ai aussi pour ma part trouvé un :

« Réponds à mes trois questions et on verra si tu es validée ou pas. »

Non mais ça va pas bien, les gens ?

Pas de violence

Globalement, il est conseillé d’oublier toute forme de violence psychologique, symbolique, etc. On sait que c’est fou, oui, mais je me suis dit que c’était nécessaire de le rappeler après être tombée sur un :

« Gros coup de gueule à passer Y a-t-il une femme avec des valeurs ici ? »

Mais aussi un :

« Tu matches maintenant ou tu pleures plus tard. »

Sourire (naturel)

C’est un gros morceau du profil : la photo. Ça a l’air léger comme ça, mais les applis étudient cela à fond. Judith Duportail explique même :

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« Les algorithmes de Tinder analysent les photos. Il faut donc bien réfléchir à ce qu’on met parce qu’avec une photo de montagne, on matchera plutôt des filles en photo à la montagne. »

Il va aussi de soi qu’une photo de vous en maillot de bain n’envoie pas le même message qu’une photo de vous à une expo.

Dans un communiqué de 2018, Tinder donnait des chiffres très précis sur l’attitude à adopter sur les photos. Où l’on apprenait que sourire augmentait les chances de swipe de 14 %. Au passage : Thomas, 32 ans, usager de Tinder depuis plusieurs années, raconte à ce sujet :

« Mes “like” ont littéralement explosé depuis que j’ai mis une première photo où je souris naturellement. L’hallu totale, le jour et la nuit. J’ai eu plus de touches en quelques jours qu’en plusieurs années. »

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La com de Tinder précise aussi :

  • qu’avoir une photo en portrait augmente ses chances de matchs de 20 %,
  • et que porter des lunettes les diminuait au contraire de 12 %.

Un bon profil évite les flashs

Autres bons conseils : ceux (très détaillés) délivrés par l’équipe data d’OkCupid sur le blog de l’appli. Il y est question de lumière, de matériel ou de flashs qui abîment tout.

A la fin, tout est résumé en une phrase :

« Sortez dehors pour prendre vos photos. Utilisez un appareil photo digne de ce nom. Mollo sur le flash. Maîtrisez le premier plan. Prenez vos photos l’après-midi. Voilà c’est bon. »

Dit comme ça, c’est un peu militaire, mais la chope en vaut la chandelle.

Pas de gribouillis

Alors ça, c’est un grand classique. En s’inscrivant sur Tinder, Jean-Michel s’est dit :

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« Qu’est-ce que je vais bien pouvoir mettre comme photos ? »

Et parce que dans son téléphone, il n’avait que des photos de lui avec ses gosses, ses potes, parfois son ex ou même sa femme, Jean-Mi a eu cette brillante idée :

« Mais c’est pas grave, je vais prendre ces photos où j’ai l’air bonnard, et gribouiller les gens autour de moi. »

C’est un grand « non ».

D’abord parce que c’est pas joli, ensuite parce que ça fait un peu Staline dans ses mauvais moments et enfin, enfin, parce qu’à t’imaginer bien appliqué sur Paint, on ne te trouve pas méga sexy.

De la personnalité

On voit des choses absurdes sur les applis. Parmi tous les hommes dont elle a ri, Flavie retient un type dans une position quasi indescriptible de yogi.

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Le mec a ses deux mains a plat sur le sol. Une jambe derrière son cou et l’autre pied en lévitation. Et il vous regarde fixement. L’air de dire :

« Ouais, je sais faire ça, ouais. »

Cette photo (bien sûr rédhibitoire) a énormément fait rire Flavie, mais elle concède qu’au moins ce jeune homme, par sa proposition tout à fait originale, ramènera à lui des femmes vraiment motivées et sur la même longueur d’onde.

Bref, ne m’en voulez pas pour ce cliché, mais je suis obligée de terminer cet article comme ça. Soyez vous-même !

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