Le veto du gouverneur Asa Hutchinson n’aura pas suffi. Les parlementaires de l’Arkansas ont adopté, mardi 6 avril, une loi interdisant l’accès aux transitions médicales pour les personnes transgenres âgées de moins de 18 ans. Cela concerne à la fois les traitements hormonaux et les opérations chirurgicales. L’État du sud des États-Unis est le premier à mettre en place une telle législation.

La veille, le gouverneur républicain de l’Arkansas s’était opposé à cette loi, qu’il juge “trop peu précise et extrême”. Mais les deux chambres législatives de l’État – à majorité républicaine – ont décidé de passer outre, relate l’Arkansas Democrat-Gazette. En effet, “une majorité simple dans les deux chambres annule le veto”, explique le quotidien local. Vingt-cinq sénateurs se sont exprimés dans ce sens, 8 contre. À la chambre basse, la mesure a aussi remporté la majorité, à 72 contre 25. La loi doit être appliquée dès l’été 2021. Aucune disposition n’est prévue pour les jeunes actuellement sous traitement.

Une loi contestée par les démocrates et certains républicains

Les partisans de cette nouvelle législation affirment qu’elle “protégera les enfants”, reprend le journal. Mais les critiques sont nombreuses chez les démocrates et chez certains républicains. “L’État de l’Arkansas ne doit pas s’arroger le droit de se mêler de toutes les questions médicales, humaines et éthiques”, avait ainsi affirmé le gouverneur républicain Asa Hutchinson, en début de semaine. “Il ne faut pas laisser les plus puissants s’en prendre aux plus vulnérables”, renchérit le sénateur démocrate de l’État Clarke Tucker, dans les pages de l’Arkansas Democrat-Gazette.

Le quotidien met également en avant les fausses nouvelles qui ont selon lui émaillé les débats politiques. “Selon les spécialistes des soins genrés, à la fois dans l’État et au niveau national, les préoccupations exprimées par les partisans du projet de loi à propos des traitements hormonaux reposent sur une mauvaise connaissance du sujet, ces traitements étant des pratiques reconnues”, assure-t-il, avant d’ajouter que certaines opérations interdites pour les mineurs par cette loi “ne sont pas pratiquées sur des enfants en Arkansas. Plusieurs associations de professionnels de santé se sont exprimées publiquement contre la législation.