Dans le sud de l’Anatolie centrale, au sud de la ville de Konya, près du village de Pinarkaya, l’emplacement de la cité antique de Thebasa demeurait un mystère, malgré les recherches entreprises depuis deux cents ans par des historiens, archéologues et aventuriers, dont la célèbre espionne et exploratrice anglaise Gertrude Bell.

C’est finalement un diplomate polonais, économiste de formation et archéologue à ses heures perdues, Robert D. Rokicki, qui a permis de localiser les ruines de la cité, rapporte le média en ligne Bizsiziz.En fait, je cherchais, à proximité, à remonter le fil de la légende des Sept Dormants d’Éphèse, et c’est un peu par hasard que j’ai découvert Thebasa”, raconte le diplomate, par ailleurs amateur de randonnées dans la région.

C’est ma façon favorite de faire du tourisme, j’appelle cela ‘suivre la piste de l’histoire’, c’est une activité qui allie nature et exploration culturelle. La Turquie, avec ses richesses historiques et naturelles, s’y prête parfaitement.”

Byzantins contre Abbassides

L’existence de la cité antique est rapportée pour la première fois dans des écrits de Pline l’Ancien (23-79 après J.-C.) Elle joua un rôle stratégique au VIIIe siècle, jusqu’en 806, où elle fut conquise par les troupes musulmanes du califat abbasside, dans leur guerre contre les Byzantins. La ville fut alors entièrement détruite.

Pour Stephen Mitchell, historien spécialiste de l’Asie Mineure, en poste au sein du British Institute, à Ankara, “cette découverte ajoute un nouveau pan à la recherche historique sur les conflits entre Arabes et Byzantins aux Xe et XIe siècles”.

La position géographique de la ville, à l’écart des grandes voies de circulation traditionnelles, a pu la protéger des attaquants par le passé, mais elle l’a aussi maintenue éloignée des chercheurs et des promeneurs pendant plus de 1 200 ans, conclut le média.