Jean-Paul Delevoye

Par Jean-Paul Delevoye

Par Jean-Paul Delevoye

L'union des faizeux : l'autre front républicain

Par Jean-Paul Delevoye, Président du Conseil économique social et environnementalPrésident du CESE

 

Ce front là réunit celles et ceux dont le crédit dépasse la soif de pouvoir et la jouissance de leur statut, celles et ceux qui rêvent et agissent pour une France enthousiaste, ambitieuse qui aura retrouvé le goût de l'aventure collective, celles et ceux dont l'avenir personnel compte moins à leurs yeux que celui des générations futures.

 

Il est l'union des faizeux, toutes celles et ceux qui ont délaissé le moribond marché de la promesse pour passer à l'acte et ont trouvé les solutions. Ils sont à la tête d'entreprises floirssantes comme de micro associations, d'associations florissantes comme de micro entreprises, se réunissent dans un garage comme en congrès, ont connu dans la discrétion totale ou sur la scène publique la réussite comme ils ont tutoyé l'échec.

 

Ce front là est profondément (las du) politique; il croit davantage aux dynamiques qu'aux solutions toutes faites, à la force des citoyens et à la vitalité de la société civile qu'aux politiques providentiels. Il porte l'amibition ultime de redonner au citoyen les moyens d'écrire son propre avenir, individuel et collectif, ne se substitute pas à lui mais veut faire avec et pour lui.

 

Il citerait volontiers "les forces vives" chères à De Gaulle si sa fascination de l'avenir ne l'empêchait de puiser dans les références d'hier les réponses au monde de demain.

 

Il serait une utopie si le numérique n'offrait aujourd'hui l'outillage pour répondre à la demande de participation des citoyens et leur volonté de devenir coproducteurs du futur.

 

Il serait une utopie si dans une société agile et horizontale de nouveaux modes de collaboration n'existaient déjà pour gérer la multitude et l'incertitude loin des cadres pré établis et du fantasme des nouveaux modèles.

 

Il serait une utopie si il n'était pas animé d'une énergie de la révolte contre la radicalisation de notre société  et le sentiment d'impuissance et de fatalisme qui se propage à tous niveaux.

 

Ce front-là n'existe pas mais il est plus ferme que les vains et multiples appels à l'union républicaine de forces politiques si affaiblies que leur addition ne peut compenser leur rejet par l'opinion. Il n'existe pas mais il est le meilleur rempart contre les populismes et la tentation du repli sur soi. il n'existe pas mais il est nourri chaque jour par ce foisonnement d'initiatives sur les territoires et toutes celles et ceux qui n'attendent plus pour agir en hommes et femmes "vraiment" responsables. Il n'existe pas faute d'offre politique convaicante et pertinente pour l'intégrer et l'exprimer.

 

Je souhaite toutefois le donner à voir et à entendre via le CESE car il est plus que jamais nécessaire de redonner à notre pays des raisons d'espérer.