A ceux qui prétendent que les représentants du peuple n’entendent pas le peuple, il faut opposer un démenti ! 78% des Français se disent prêts à voter à la Présidentielle pour un candidat qui ne serait ni issu, ni soutenu par un parti politique*, 66% seraient même favorables à une primaire organisée par la société civile**. Le message a été entendu, même très bien entendu.
En catimini, à la veille du weekend pascal, le Parti socialiste, avec la complicité muette des Républicains*** vient de faire voter une loi anti-démocratique pour museler la parole citoyenne.
Pour préserver les seuls intérêts d’une oligarchie agonisante, onze députés (oui, vous avez bien lu onze personnes décident pour 45 millions d'électeurs et pour le choix démocratique le plus important de notre République) ont voté le changement des règles concernant l‘accès à l’élection présidentielle.
Première lame, ils rendent plus difficile l’obtention des 500 signatures. Les élus devront dorénavant transmettre eux-mêmes leur parrainage au Conseil Constitutionnel alors que jusqu’à présent ils le remettaient au candidat ou à ses représentants. Un maire pourra ainsi vous promettre de vous donner sa signature et ne pas le faire.
Sous couvert de « transparence », on publiera même la liste complète des élus ayant parrainé un candidat. C’est tout simplement un contrôle supplémentaire exercé par les partis, pour surveiller et donc tenir leurs élus.
Deuxième lame, si le candidat arrive malgré tout à obtenir ses signatures. Il s’agira d’un candidat de seconde zone avec un temps de parole moindre. La loi met en effet fin au principe d’égalité du temps de parole entre les différents candidats.
Les « représentants » du peuple ont bien entendu le peuple. Ils s’en protègent.
Qu’ils fassent pourtant bien attention. Ils risquent d’entendre de plus en plus, de plus en plus fort, deux mots très simples qu’ils qualifieront, c’est sûr, de populiste ou de poujadiste.